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Le 28 janvier le magazine de France 3 « Pièces à conviction » présentait un documentaire stigmatisant l’Aide sociale à l’enfance (ASE) des Hauts de Seine. Il faut dire que les conditions d’accueil en hôtel des jeunes de ce Département sont inacceptables. Le reportage a démontré une réelle mise en danger de ces mineurs insuffisamment encadrés par manque de moyens humains au grand désespoir des professionnels de l’ASE.
Le n° 1291 de Lien Social qui vient de paraitre donne la parole aux professionnels de cette collectivité ainsi qu’à ceux de la Loire-Atlantique. Une question se pose toutefois : la situation catastrophique de la protection de l’enfance qui a été décrite dans les Hauts-de-Seine est-elle une exception ? Pas vraiment, mais il y a un peu partout en France de très sérieuses difficultés.
Des dispositifs submergés un peu partout sur les territoires
Des témoignages de cadres et de référents de l’Aide Sociale à l’Enfance de Loire-Atlantique démontrent que, même si on ne peut parler d’atteinte aux droits de l’enfant, la situation reste très tendue. C’est le manque de places disponibles qui pose problème. Jacques Témintin a recueilli plusieurs témoignages publiés dans Lien Social :
« La direction a reconnu récemment qu’il y avait une centaine de mineurs en danger que les juge des enfants nous avaient confiés en vue d’un placement et qui ne l’étaient pas et une autre centaine qui étaient accueillis dans des lieux ne leur convenant pas. » (Gwenaëlle, Cadre ASE)
« Comment en est-on arrivé à confier des enfants dans ce gîte fonctionnant comme un élevage en batterie, qui accueillait sept ou huit enfants allant de six à dix-sept ans, dont les plus chanceux dormaient à quatre dans 15 m² et le moins gâté était remisé sous les combles privés de fenêtre ? » (Régis, Cadre ASE)
« On est centré en permanence sur la difficulté du moment qui consiste souvent à se demander où on va pouvoir le faire accueillir » (Sylvianne, référente ASE)
« L’embolisation dans notre département s’étend à tous les secteurs. L’admission en pédopsychiatrie passe par une liste d’attente de deux ans. » (Jérôme, référent ASE)
« Des nouveaux nés qui restent parfois pendant trois mois dans les maternités, en attente d’une place. Pour éviter les troubles de l’attachement, des professionnels passent régulièrement pour s’occuper des bébés en attente de placement. » (Chrystelle, cadre ASE)
Vous pouvez lire le contenu intégral de ces témoignages sur le blog de Jacques Témintin
Ce sont bien les délais qui posent problème, délais dus au manque de lieux adaptés pour l’accueil de ces jeunes. Ce n’est pas nouveau et la meilleure volonté ne suffit pas face à cette réalité.
Face à l’impossible les équipes se mobilisent sans compter
« Je dois rendre hommage aux équipes qui se mobilisent sans compter. Je suis ébahi de leurs capacités à faire face. » (Régis, Cadre ASE)
« Nous vivons des journées de folie, en flux tendu permanent. Nous devons hiérarchiser les urgences. Nous ne lâchons rien, essayant non pas de faire au mieux, mais de faire le moins mal possible. Mais, jusqu’à quand ? » (Jérôme, référent ASE)
Cette pression constante pèse sur les travailleurs sociaux de l’ASE qui sont très attachés à leur travail. Chacun essaie d’accomplir sa mission au mieux. » (Gwenaëlle, Cadre ASE)
Dans Département voisin du Maine et Loire, le Président du Conseil départemental a renoué le dialogue avec les cadres de la protection de l’enfance. Malgré la création récente de 110 places d’accueil supplémentaires dans ce Département, de nouveaux besoins sont apparus et des solutions restent encore à trouver. Le manque d’accueil est comme un puits sans fond qui met à mal les dispositifs existants. Comment en sortir ?
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Par : Didier Dubasque