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Comment la Haute Autorité de Santé voit le retour des enfants placés dans leurs familles

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Les enfants placés par l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) dans des foyers ou des familles d’accueil n’ont pas vocation à y rester. Ils doivent pouvoir retourner vivre dans leurs familles dès que les conditions qui ont conduits à une décision judiciaire ou administrative de placement sont levées. En clair, si les conditions de sécurité et de développement de l’enfant sont réunies, la décision d’un retour de l’enfant au domicile des parents s’impose.

Contrairement à ce qui se diffuse sur les réseaux sociaux, les enfants placés ne le sont pas pour des raisons futiles. Il y a d’abord ceux qui le sont à la demande des parents lorsqu’ils sont dans une situation difficile. Ces parents ont besoin d’être soutenus. Il y a ensuite ceux qui mettent en danger leurs propres enfants qu’ils en aient ou non conscience. C’est alors une décision judiciaire qui s’impose, car souvent, les parents sont en désaccord et nient tout risque malgré des faits constatés et avérés.

Cette protection, rappelons-le, coute cher aux finances publiques. Les institutions n’ont aucun intérêt financier à maintenir les enfants dans des lieux d’accueil contrairement à ce que l’on peut lire sur certains sites dits de « défense des familles« . Une étude sur une cohorte de 129 enfants  a permis de déterminer un coût annuel moyen par enfant placé par l’ASE. Il a été estimé à 53.265 €. /an. La durée moyenne de suivi  était de 14,3 ans ce qui est très long.

Le retour en famille doit être régulièrement évalué.

Comme le précise la Haute Autorité de Santé (HAS), le temps du retour dans la famille est un temps délicat et sensible, potentiellement générateur de rupture et d’un éventuel risque de replacement. L’échec d’un retour a des conséquences difficiles à surmonter pour la famille tant du côté de l’enfant que de celui des parents

Si la loi affirme la nécessité d’un accompagnement des sorties de placement, elle n’en définit pas les modalités opérationnelles. C’est pourquoi la HAS a tenté de les définir afin de permettre aux services sociaux de mieux les prendre en considération. En effet, il est souvent difficile d’engager ce retour de l’enfant. Pourquoi ?

  • D’abord être un parent sans défaut n’existe pas. (même quand on est travailleur social !) Certains services sociaux n’intègrent pas cette réalité et trouvent alors de multiples raisons permettant de considérer que les parents ou l’enfant ne sont pas prêts pour ce retour.  Il y a là des avis subjectifs qui sont souvent avancés.
  • L’enfant s’est souvent habitué à un confort de vie qu’il n’a pas chez ses parents. Il y a parfois un choc culturel et certains jeunes ne souhaitent plus retrouver une vie faite de galères quand ils ont connus stabilité et confort. Malgré leur affection portée à leurs parents, ils perçoivent une distance et ne se voient pas revenir dans leur famille. Un enfant séparé depuis longtemps s’est construit un champ de références différent de celui de sa famille d’origine. Cela crée en lui une tension, parfois même une forme de culpabilité.
  • Il y a bien d’autres raisons à évoquer, les spécialistes de la protection de l’enfance savent tout cela et pourraient compléter cette liste des freins pour un retour de l’enfant dans sa famille

Un retour dans la famille qui s’opère en 3 temps

La HAS explique qu’il y a 3 phases à prendre en considération pour « réussir » le retour de l’enfant dans sa famille : la première phase vise à apprécier ou si vous préférez évaluer la pertinence du retour de l’enfant. La seconde consiste à préparer le retour de l’enfant et enfin la troisième vise à  sécuriser le retour en famille à partir du domicile familial.

Une fiche synthétique précise ce processus et les points de vigilance à avoir

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Vous pouvez télécharger ici la recommandation de la HAS sachant qu’elle reste un support de travail et non un prêt à penser. En effet, chaque situation est particulière et nécessite une adaptation à un contexte familial. Tout cela demande du doigté et de l’expertise. Dans tous les cas, les parents doivent être associés au projet de retour. Leur mobilisation est essentielle. Il sera nécessaire de leur apporter les clés de compréhension du processus en route et des difficultés qu’il leur faudra surmonter.

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Par : Didier Dubasque

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